Panorama de l’hôtellerie en France

Coach omnium

L’hôtellerie française est bien chamboulée depuis ces dernières années. Le nouveau classement hôtelier — matérialisé par les étoiles — intervenu en 2009 et la disparition de l’ancien classement en juillet 2012, ont donné une surprenante nouvelle répartition de l’offre hôtelière depuis cette réforme. 57 % des hôtels classés sont à présent classés de 3 à 5 étoiles, contre seulement 19 % en 1995 !

lundi 10 novembre 2014, par administrateur

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Or, si la tendance depuis ces dernières années porte sur une hausse des créations d’hôtels dans ces catégories, comme dans l’ensemble des hébergements touristiques, il ne faut pas oublier que le nouveau classement a encouragé plus de 6 hôteliers sur 10 à demander (et obtenir sans peine) une étoile supplémentaire par rapport à leur ancienne homologation. Cela s’est fait sans enrichir les prestations avec l’espoir secret de pouvoir relever les tarifs, ce qui n’a pas été possible compte tenu de la pression conjoncturelle.

C’est ce que les pouvoirs publics appellent "une montée gamme", mais qui n’est qu’artificielle par le jeu de critères très minimalistes que le nouveau classement propose. Autrement dit, les hôtels nouvellement classés sont grosso modo à l’identique de ce qu’ils étaient avant leur nouveau classement, avec cependant une étoile de plus le cas échéant. Cela n’a pour conséquence que de brouiller les pistes pour les éventuels clients qui souhaiteraient encore se fier aux étoiles. Mais, ils sont désormais peu nombreux : 16 % contre 64 % en 2008/2009. Donc, le sujet n’a guère plus d’importance que pour les hôteliers eux-mêmes, qui sont les seuls à voir dans les étoiles une valorisation.

Plus de 70 % des clients d’hôtels interrogés par Coach Omnium ont pour premier critère le prix, qui leur permet désormais de se faire une idée bien plus fiable que les étoiles sur la gamme des hôtels auxquels ils ont affaire. Un hôtel dynamique commercialement avec un bon produit peut trouver ses clients en affichant ou pas des étoiles. Les étoiles ne rapportent aucun client par eux-mêmes.

Parmi les hôtels non classés d’aujourd’hui, une grande partie sont des exploitants avec des unités qui étaient homologués de 0 à 2 étoiles et qui n’ont pas voulu aller vers les nouvelles normes. On compte également 591 hôtels de chaînes qui ne sont volontairement pas classés sur environ 3.000 unités sous ce statut. Ce nombre de non classés (4.916 début 2014) ne correspond pas nécessairement à des hôtels n’ayant pas pu satisfaire aux nouvelles règles du classement ou qui seraient médiocres. On y trouve à la fois des établissements qui sont en voie/attente de fermer ou d’être vendus et qui n’entament plus aucune mise aux normes, et des hôtels de grande qualité qui n’ont tout simplement pas souhaité arborer les nouveaux panonceaux rouges.

Si la capacité moyenne des hôtels classés a changé, passant de 35 chambres par hôtel en 2010 à 42 en 2014, c’est essentiellement dû à la présence des hôtels de chaînes intégrées, avec une moyenne de 80 chambres par établissement contre 26 pour les indépendants.


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