Le déclin annoncé de notre tourisme n’est pas pour demain (Sylvia Pinel)

Les Echos

"Le déclin touristique de la France serait annoncé. C’est ce que laisse entendre le dernier rapport du Forum économique mondial publié récemment sur la compétitivité dans les secteurs du voyage et du tourisme. A l’heure où notre industrie touristique bat des records, cette affirmation paraît à la fois hâtive et exagérément défaitiste.

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lundi 10 novembre 2014, par administrateur

Les Echos

Le secteur du tourisme représente plus de 7 % de notre PIB et plus de deux millions d’emplois directs et indirects non délocalisables. En 2012, et ce ne sont encore que des chiffres provisoires, le tourisme a généré au moins 77 milliards d’euros contre 68,7 milliards en 2010 et 75,4 milliards en 2011. Quelle autre industrie peut se prévaloir d’une santé aussi éclatante ?

A l’appui de son analyse, le rapport pointe la faiblesse de la compétitivité prix de nos entreprises de tourisme. L’argument peut être débattu, mais il est faux de dire qu’il concerne spécifiquement le secteur touristique. Une série de mesures exceptionnelles et sans précédent ont été présentées. Le secteur du tourisme en profitera directement, via le crédit d’impôt pour la croissance et l’emploi, la généralisation des contrats de génération, la mise en place d’une stratégie de marque France et, plus généralement, par le renforcement de notre attractivité.

Le gouvernement a fait de ce secteur une priorité au service de notre redressement. L’Etat y consacre un effort financier massif d’environ 2 milliards d’euros par an. Le résultat est là : plus de 81 millions de visiteurs sont venus en France en 2011 et nous sommes la première destination touristique du monde. Ce chiffre est un record, et il augmente chaque année. Il prouve que la France est un pays qui attire, qui fait rêver et qui rayonne à l’échelle mondiale.

Mais depuis ma prise de fonctions je ne cesse de le répéter : la France ne doit pas continuer à vivre sur ses acquis car le développement de nouvelles destinations, européennes ou mondiales, menace la primauté française. Leur montée en puissance parmi les pays émergents, comme la Chine, et les efforts importants réalisés par certains pays, comme l’Espagne, concurrencent désormais directement la France.

Pour répondre à cela, nous devons rester compétitifs : consolider notre présence sur Internet et anticiper le développement du m-tourisme, coordonner l’action de la puissance publique, améliorer l’accès aux grands aéroports et à certaines métropoles, faciliter la délivrance de visas. J’ai présenté au Conseil des ministres du 11 juillet mes orientations qui sont axées sur deux priorités. La première est la création d’une véritable filière de l’industrie touristique, capable de fédérer l’ensemble des acteurs. La deuxième est l’amélioration de la qualité de notre offre, que ce soit en matière d’accueil, d’hébergement ou de formation.

Je signerai les premiers contrats de destination avant l’été. Ce sont des engagements innovants entre l’Etat et les collectivités locales pour renforcer l’attrait des destinations, organiser les acteurs et les réseaux et nous rendre ainsi plus forts pour assurer la promotion de nos territoires".


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